Leila

Lundi 24 mars

 J' ai eu la faiblesse d' accueillir à titre exceptionnel une chatte dans ma maison par pure fascination pour ces félins domestiques.
Je me suis adressé au refuge SPA de la région. Le refuge est très difficile d' accès et, systématiquement, chaque fois que je m'y suis rendu, je me suis retrouvé à la gare TGV située à une bonne dizaine de kilomètres de là.
Le père Freud y verrait un acte manqué parfaitement réussi. Mais passons.
Le choix en matière de chat était très limité et j' allais repartir dépité quand je distingai avec peine une forme grise laineuse enroulée en boule.

C'était une chatte adulte de type bleu russe aux yeux verts émeraude.
Une merveille. Elle me fut remise avec un petit supplément probable :
elle était en chaleur et était enfermé avec 2 mâles. Toutefois on m' assura que, perturbée par les conditions d' enfermement, elle n' avait pas été fécondée par ces compagnons d'infortune. Conquis par sa beauté, je l' adoptais sur le champ.
On me réclama une participation de10 euros en me fournissant en plus des comprimés destinés à diminuer ces chaleurs .Il me fut néanmoins conseillé de la faire stériliser au plus vite.
Cette chatte prit très vite une grande place dans ma vie. Stressée par son séjour au refuge SPA, elle hésitait à prendre possession de son nouveau territoire. Elle refusait absolument de sortir et ,à chaque fois que je rentrais chez moi, je devais la cherché sous mon lit.
Puis elle s' habitua à moi et et bientôt je ne la retrouvais pas sous le lit mais sous la couette. Elle finit quand même par admettre de coucher la nuit dans un panier prévu à son attention.
Mais elle conservait une peur de l' extérieur et malgré les portes-fenêtres ouvertes, elle ne voulait pas quitter sa nouvelle demeure.
Puis vint une soirée où avec 6 mois de retard je décidais de pendre la crémaillère en ayant invité 2 couples pour l' occasion. C'était une soirée d été et nous ne vîmes pas le temps passé. Il était 1h du matin quand partirent mes invités. C' est alors que je remarquai que ma chatte avait disparu.
Cette fugue nocturne se prolongea 3 jours durant et ne devait pas être sans conséquences, puisqu' à mon retour de vacances, un petit chat était né.
Je dus me résoudre à m'en séparer au bout de 2 mois et je le regrettais amèrement : 3 mois après, Leila  était euthanasiée par un vétérinaire soufrant d' une inflammation hépatique incurable.

Citation du jour :
"mourir, la belle affaire, mais vieillir..."
Jacques BREL